Keep It Simple and Stupid. Chacun connaît l’acronyme du baiser. Et pourtant … Simplicité ne saurait s’apparenter à bêtise. C’est même tout l’inverse. “La simplicité est la sophistication suprême.” Léonard de Vinci.
Dans cette série d’articles, je vous propose de revenir sur des bases, des ateliers et outils agiles connus de tous, mais sous un format accessible, empreint de quotidien et de bon sens. Pour expliquer simplement les choses et donner à chacun le loisir de comprendre. L’intelligence, “inter” et “ligare” pour la racine latine, faire du lien entre. Car c’est bien de cela dont il s’agit : faire du lien entre ce que chacun sait, connaît, entrevoit, déjà dans sa vie personnelle et ce qu’il ou elle vit ou expérimente dans le monde professionnel. Un fossé en apparence : si peu en réalité.
Bon voyage !
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Le psychologue américain Abraham Maslow, dont on retient souvent la pyramide des besoins ou ses travaux sur la motivation, serait aussi à l’origine d’un modèle en 4 étapes pour expliquer l’évolution de chacun lorsqu’il ou elle apprend une nouvelle compétence. Le débat fait rage entre les spécialistes comme ce modèle n’apparait pas explicitement dans les livres de Maslow. Le premier à l’avoir détaillé dans un ouvrage fut Martin M. Broadwell dans « the four levels of teaching » en Février 1969. Dans le cadre de cet article, j’en donne par souci de simplification la parenté à Maslow. Ce modèle peut s’avérer très utile à comprendre pour le coach, scrum master, manager, leader désireux d’accompagner des individus dans le cadre d’une transformation agile. Dans le cadre de cet article, par facilité, je ne retiendrai volontairement que le terme de coach.
Une fois encore, dans le cadre de cette série, je souhaite démontrer que l’agilité et la vie personnelle sont intimement liées. En cherchant à mieux comprendre le modèle de Maslow, pour mieux l’expliquer aux gens que j’accompagne, j’ai trouvé un exemple très à propos en mettant en perspective mon apprentissage de la danse contemporaine. Si Scrum et la danse reposent tous les deux sur un principe d’agilité, ils nécessitent aussi des apprentissages techniques, qui imposent précision et répétition.
Je vous propose donc de vous détailler ces quatre étapes, par le prisme de l’apprentissage de la danse pour illustrer la théorie simplement. Cet exemple vous permettra peut-être de donner une vision plus juste et une compréhension plus apaisée à vos interlocuteurs au moment d’aborder le changement induit par une transformation agile, comme ce modèle se préoccupe de l’individu et son processus d’apprentissage, plus que des étapes inhérentes au changement comme s’en soucient d’autres modèles (Kübler-Ross, par exemple).
Etape 1. Incompétence Inconsciente – Je ne sais pas que je ne sais pas. Le choc et la brume.
A la danse – Le Constat
J’ai commencé la danse très tardivement. Ma plasticité neuronale n’était assurément pas celle d’un enfant. Lorsque j’ai passé la porte d’un cours de danse, je ne savais pas précisément à quoi m’attendre. Faute de base technique et donc de moyens, j’ai simplement regardé ce que faisait le professeur (la professeure pour relater avec justesse la réalité et que j’appellerai ici la coach). Tout me semblait littéralement intouchable. En tétanie au bout d’une demie heure, je pensais devoir m’acharner pour me construire une musculature. Je n’avais simplement pas compris que faute de respirer, même sous EPO, je n’irai pas loin.
A la danse – Ce qu’a fait la coach
A cette étape, ma coach m’a semblé ne pas faire grand chose. Rétrospectivement, je peux analyser autrement cette attitude. Elle s’est contentée de me motiver en m’encourageant. Elle a aussi veillé à ne pas rendre l’entraînement routinier, pour éviter un agacement ou un abandon courant à cette étape. Elle a axé le discours sur un objectif : si j’étais régulière, je pourrais accéder à un autre cours, d’un niveau plus avancé qui m’offrirait d’autres perspectives et davantage de richesse. Il me fallait simplement être patiente. Il était normal que je me sente dépassée. Rassurer, encourager et laisser le temps. Elle n’a pas fait plus que cela. Et ce faisant, elle a fait tout cela, simplement avec bon sens.(Et une formation, il faut tout de même le préciser).
Au bureau- Ce que je fais
En reprenant mon expérience professionnelle, je pense faire à peu près la même chose avec les gens que j’accompagne. Lorsque j’arrive sur une mission, je forme les gens à une méthodologie, souvent en Scrum. Il ne m’importe pas qu’ils comprennent immédiatement toutes les subtilités de la méthode et toute sa richesse, encore moins qu’ils soient experts immédiatement en agilité par delà les méthodes. Ce qui compte pour moi, au commencement, c’est de les motiver et les rassurer face à cette transformation qui arrive subitement, le plus souvent. Leur donner à comprendre que par ce changement, je tâcherai de leur donner de l’autonomie, de la maîtrise et du sens : autrement dit, les trois leviers de la motivation.
Durant les formations que je donne, je demande à ce qu’ils fassent un story mapping, un lean canva, un elevator pitch. Ce sont des exercices très difficiles. Je ne m’attends pas à ce qu’ils les réussissent parfaitement : ce qui compte à ce stade, c’est d’ouvrir sur la nouveauté, initier un changement de prisme et de perspectives. Je mets l’accent sur les réussites et j’encourage. Les gens pensent savoir, car après tout, ils travaillaient déjà avant mon arrivée. Tout comme moi je pensais savoir respirer avant d’aller danser. Je laisse le temps aux gens. Leur rythme dictera la musique, la mienne doit s’effacer.
Etape 2. Incompétence Consciente – Je sais que je ne sais pas. La prise de conscience.
A la danse – Le Constat
Après plusieurs semaines dans un relatif brouillard, je commençais à prendre conscience de mes limites physiques. En observant mieux la coach et faisant des recherches sur les techniques du relevé, je comprenais davantage les mécanismes. Mais l’écart entre ce que mon cerveau comprenait et ce que mon corps était alors capable de réaliser s’avérait immense. Cette phase fut une succession de frustrations et de doutes. Toutes mes lacunes me sautaient au visage, la comparaison avec les autres élèves s’avérait souvent cruelle et mon enthousiasme se muait le plus souvent en agacement contre moi-même. Méthodique et appliquée, je décidais cependant de ne pas renoncer et tentait inlassablement de refaire les exercices. J’ai commencé par chercher à acquérir le grand écart latéral, des deux côtés, ainsi que le facial. Je me disais que cet atout en poche, je pourrais accéder à davantage de combinatoires pour suivre in fine les chorégraphies proposées en cours. J’ai mis en place une stratégie au regard des sensations que je ressentais : j’avais une facilité pour la souplesse, une grande difficulté pour les tours. J’ai mis en place des astuces pour pallier mes lacunes : je n’arrivais pas à tourner? Qu’à cela ne tienne, j’avais la puissance pour faire illusion, et vaille que vaille, avec la vitesse, un petit pied ne se verrait pas.
A la danse – Ce qu’a fait la coach
La coach voyait assurément les petits pieds et les ruses que j’avais opérées. Cependant, comme tout bon leader, elle a commencé par tenir sa promesse. J’ai été admise dans le cours du niveau suivant, le débutant intermédiaire. Et quelques mois plus tard, l’intermédiaire avancé, pour même m’autoriser le cours ultime des avancés où se côtoient des personnes qui dansent depuis plus de 20 ans.
Choix étonnant sur le papier, qui ressemblerait fort à griller les étapes. Pourtant, avec le recul, cette stratégie était une fois de plus fort à propos. Pour garder la motivation intacte, il fallait assurément mesurer l’immensité du chemin qu’il restait à parcourir. En langage courant, on dirait qu’il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers. Il s’agissait en outre d’un encouragement ultime que d’autoriser l’accès à ces cours : derrière le geste, le message consistait à accorder la confiance et ce par la coach, incarnant la fonction du leadership.
En termes de conseils, ceux-ci ont été rares. C’est une phase d’expérimentation où les erreurs importent immensément, sans doute davantage que les réussites. J’en ai beaucoup voulu à ma coach de ne pas m’aider davantage et me conseiller plus. J’y ai vu parfois un signe de désintérêt et cette incompréhension a même parfois provoqué de la colère. Il y a pourtant dans certains silences un réel message bienveillant qui consiste à dire : je crois en ta capacité à comprendre par toi-même, tu es assez apte à faire sans moi et se tromper est nécessaire.
Au bureau- Ce que je fais
Si j’en reviens à mon expérience professionnelle, les premiers temps d’un accompagnement, suite aux formations, je laisse aussi les individus à même d’expérimenter des choses, tant elles sont nombreuses. Gardant en tête mon triangle de coaching, qui vise à assurer une protection tout en donnant la permission pour permettre aux individus de développer leur puissance, je tâche de sécuriser le cadre pour réellement leur permettre d’expérimenter un maximum. Certains ont souvent envie de changer la durée des sprints, mettre des heures sur des taches techniques, autant d’exemples avec lesquels je ne suis pas toujours en phase, mais je ne m’embarrasse pas de la pureté à ce stade, je sais que peu importe qu’on vous montre le chemin, car à cette étape, il vous faudra le parcourir vous-même.
Alors à l’image de ma coach en danse qui ne me laissait pas partir sur des grands jetés sans échauffement, pour sécuriser le cadre, mais me laissait expérimenter des sauts très peu académiques, très loin là aussi de la pureté visée, je laisse les gens faire des tentatives qui ne les mettent pas en danger. L’apprentissage réel et durable ne me semble être qu’à ce prix. Souvent, je prends le risque de ne pas me mettre en posture haute, quitte à déplaire aux gens que j’accompagne. Je donne mon avis et je propose évidemment, mais in fine, ils expérimentent toujours beaucoup et prennent le risque d’essayer. Je tâche de les assurer de ma confiance et leur répète inlassablement qu’échouer s’avère le meilleur moyen de réussir.
Etape 3. Compétence Consciente – Je sais que je sais. L’attention et la remise en cause.
A la danse – Le Constat
Il m’aura fallu quatre ans en danse, en partant de rien pour arriver à cette étape. Et pourtant celle-ci s’avérera la plus longue. Je dispose à présent de moyens pour suivre, grâce à mes observations et mon apprentissage technique obtenus à l’étape précédente. Malheureusement, cette étape va aussi être celle de la déconstruction. Pour tourner, il va me falloir accepter de ne plus placer des petits pieds parasites bien commodes, car à présent, je dois être capable de nettoyer mes gestes et pour cela, il va falloir sortir de ma zone de confort et me débarrasser de mes ancrages, qui m’ont permis de surmonter l’étape 2. C’est un moment difficile car on a alors le sentiment de régresser, mais aussi un moment passionnant car enfin, on s’approche d’une authenticité. Cependant, en cas de stress ou d’imprévus, les mécanismes de survie, autrement dit tous les ancrages parasites resurgissent. Le voyage ne fait que commencer. La concentration doit être maximale et l’apprentissage technique va alors pouvoir monter en complexité.
A la danse – Ce que fait la coach
La coach me reprend sur les détails qui semblaient anodins jusque là. Le bras qui ne raconte rien, le pied qui trahit l’intention, le regard qui ne se fixe pas au bon endroit et provoque une limite dans le corps, la vitesse qui se fait au détriment de la musique, la tension des épaules qui voulant aider au final ralentit le mouvement, autant de choses qui ont fait illusion un temps, ont même permis d’obtenir des résultats qui ont construit ma confiance en moi, mais qui , s’ils persistent, éloignent de la recherche d’excellence et de qualité.
Beaucoup de gens auront un mal immense à sortir de cette étape pour passer à la suivante, car elle nécessite de sortir d’une relative zone de confort, de lâcher prise et se montrer en défaut, une fois encore, alors même qu’on avait mis en place une multitude de garde-fous pour parvenir à ses fins, quels que soient les moyens.
Là encore, le rôle de ma coach n’est pas enviable, car le réflexe humain consiste à penser : « pourquoi ne me le dire que maintenant, à présent que je dois déconstruire, ne pouvais-tu pas m’aider à construire proprement dès le départ ? » Pour Abraham Maslow et pour ma coach la réponse est non. Et je partage cette réponse. Pour toutes les raisons que j’ai expliquées, il faut tout d’abord permettre à chacun de construire une base, fut-elle imparfaite, pour ensuite déconstruire le superficiel et le parasite. Car les fondations ont tout de même été posées, cette étape ne remet pas les compteurs à zéro, elle indique plus clairement la direction et refuse les compromis pour obtenir le meilleur.
Au bureau- Ce que je fais
Au travail, pour reprendre l’exemple du découpage en tâches techniques avec des heures ou des tailles de t-shirt, sujet qui fait rage parmi les spécialistes et dans lequel je ne rentrerai pas, il arrive toujours le moment où je dis aux équipes qui le font qu’il va falloir arrêter. Cela a sans doute fait du sens un temps pour eux, cela les a aidés à se rassurer, à se donner le courage de s’engager, à se parler, à collaborer ensemble, mais en vérité cela est aussi un parasitage dont on peut et dont on doit à présent se passer. Qu’ils conservent le découpage en tâches techniques si le coeur leur en dit car je trouve personnellement cette pratique plutôt saine tant elle permet l’échange, mais quant au chiffrage de ces tâches, au surplus en heures ou en jours, le référant ne doit être que la user story. Ceci n’est qu’un exemple, je pourrais en citer d’autres et je ne cherche pas à convaincre le lecteur du bien fondé du découpage en tâches techniques estimées : je cherche simplement à dire que j’adhère à ce que propose Maslow quant à la nécessité de nettoyer la pratique quand les gens sont aptes à le comprendre plus clairement.
En tant que coach, j’accepte les compromis pour respecter le rythme une fois encore que m’imposent les gens que j’accompagne. Mais je ne confonds pas accepter des compromis avec le fait de me compromettre. Chacun fera ses arbitrages alors sur ce qu’il ou elle estime acceptable de laisser faire aux gens, face à ce qui ne l’est pas. Là encore, le propos n’est pas là. Mais à n’en pas douter, imposer immédiatement l’excellence me semble une utopie qui interroge sur la démarche de coaching. Accompagner des individus ne signifie pas réussir pour soi-même : cela signifie leur donner les moyens de réussir par et pour eux-mêmes. La nuance mériterait à elle seule un article mais n’est ici pas le sujet.
Etape 4. Compétence Inconsciente – Je ne sais plus que je sais. L’automatisme et l’expertise.
A la danse – Le Constat
N’étant pas arrivée encore à cette étape, à l’issue de mes laborieuses 4 petites années, je dois me contenter de regarder les exemples de personnes devenues professeurs et qui viennent parfois prendre des cours avec ma coach. Ces personnes sont passées à un niveau d’expertise qui leur permet de réagir par automatismes. Elles ne se posent plus la question d’où mettre le regard, comment placer le bras pour raconter une histoire : le corps, l’action n’ont plus besoin du secours de l’analyse, autrement dit du cerveau. Danser est devenu aussi naturel que respirer au quotidien, ou marcher pour la plupart d’entre nous. Les mécanismes sont inconscients, mais le voyage jamais terminé. A cette étape, de nouvelles techniques, de nouvelles interprétations se présentent, et l’amélioration continue prend tout son sens.
A la danse – Ce que fait la coach
Passée en figure de mentor, l’échange peut alors se faire sur un pied d’égalité et davantage dans le questionnement pour ouvrir de nouvelles perspectives, que la coach n’accompagnera pas forcément. A de rares exceptions, parce qu’en danse l’univers de chacun résonne, beaucoup partiront découvrir d’autres espaces. Ceci ne signifie pas rupture mais évolution. (J’ai pour ma part pris un peu d’avance en commençant la pole dance contemporaine l’année dernière, pour enrichir mon univers d’un apprentissage différent et complémentaire, me semble-t-il.)
A ce stade, les professionnelles (je le mets au féminin car dans mon cas personnel, je n’ai vu que des femmes) qui viennent consulter ma coach ont simplement besoin d’un regard extérieur, pour les porter plus loin, leur poser la question qui leur donnera autant de réponses comme elles disposent à présent de très nombreuses clefs pour ouvrir de nouvelles portes et savent à défaut comment créer une clef. La figure du coach s’efface à ce stade, car l’individu est à présent libre de pouvoir se frayer son propre chemin. Le coach sera alors un alter ego, un pair, une écoute attentive, un agitateur, un aiguillon pour ne jamais cesser d’avancer sur le chemin qui mène à la perfection, jamais atteinte.
Au bureau- Ce que je fais
A ce stade d’autonomie, je fais souvent la préconisation de partir. C’est un moment délicat mais nécessaire. Ma présence n’est plus souhaitable, les gens que j’ai accompagnés, arrivés à ce niveau de maîtrise ont alors besoin d’espace. Le vaste monde de l’agilité leur tend les bras, et ils ne doivent plus se restreindre à l’aune de mon prisme personnel, qui sera forcément trop limitant pour eux. Voici donc venu le temps de célébrer le chemin parcouru, les remercier, les encourager une ultime fois, rappeler les fondamentaux, comme un dernier message de sagesse qui marque surtout la fin de cette histoire là, pour mieux en écrire une nouvelle à l’avenir, une plus belle et plus grande encore : la leur.
En conclusion
« Qui donne à temps, donne deux fois ».Yvan Krylov. L’apprentissage est un phénomène complexe, individuel, que l’agilité traite peu dans son aspect méthodologique. Pourtant, souvenons nous de notre vie personnelle : le sport ou l’instrument que nous avons appris, la manière dont nous éduquons nos enfants, celle avec laquelle nos parents, nos professeurs nous ont éduqués, nos relations d’amitié, tout est apprentissage et spontanément, naturellement, nous savons souvent comment nous y prendre, nous le percevons intuitivement. Au moment d’accompagner des individus dans le cadre d’une transformation professionnelle, agile mais pas seulement, souvenons-nous peut-être tout simplement de ce que nous savons déjà. Le coach alterne la danse des postures entre formateur, expert, coach ou encore mentor pour y parvenir : mon exemple prend alors ici tout son sens et pour cette fois-ci, la boucle est bouclée.
Pour la route
L’ouvrage « the four levels of teaching » écrit en Février 1969 par Martin M. Broadwell.
L’ouvrage « The Dynamics of Life Skills Coaching » écrit par Paul R. Curtiss et Phillip W. Warren en 1973 et qui mentionne le modèle.
Ce modèle a été utilisé par le Gordon Training International et Noel Burch dans les années 70 : il était alors intitulé « four stages for learning any new skill ».
Plus tardivement le modèle a souvent été attribué à Abraham Maslow bien que le débat fasse rage comme le modèle n’apparait pas dans les oeuvres majeures de Maslow.