Être agile ne signifie pas ne plus faire de planning, bien au contraire : c’est, entre autres, tenir à jour des projections réalistes de date d’atterrissage d’une release, ou à l’inverse savoir ce que l’on est capable de livrer à une date donnée. Je vous propose un premier niveau de prédictibilité, simple à mettre en oeuvre et qui peut être suffisant dans bien des contextes. Par la suite, si vous voulez passer à l’étape supérieure, il sera toujours possible de consulter nos autres billets qui poussent (très) loin les indicateurs et le suivi !
Prédictibilité dans un contexte Scrum ‘By the book’
Elle est bien souvent simple à mettre en oeuvre. Vous avez un backlog. Ce backlog est constitué de Stories, estimées en complexité (mon choix se porte presque toujours sur le début de la suite de Fibonacci). Au bout de quelques sprints, vous avez une vélocité moyenne suffisamment fiable pour commencer à suivre une projection de date d’atterrissage. La technique est largement connue, il s’agit d’appliquer les formules suivantes :
Prédictibilité pour un système Kanban
Les indicateurs proposés ci-après ne nécessitent pas d’affecter des complexités aux stories (ça fera plaisir aux #NoEstimates!), ils se basent sur les temps de cycle et le débit constatés. Si nécessaire, il est possible de prendre en compte des complexités mais il faudra alors maintenir des temps de cycle par complexité, ce qui peut être plus fastidieux sans pour autant gagner une précision décisive.
Pré-requis :
Il faut être capable de dater les événements suivants :
- Création d’une story ;
- Passage dans la colonne ‘En cours’ de la phase de développement ;
- Passage dans la colonne ‘Done’ de la phase de développement (voire même de la dernière colonne de votre flux).
Pour rappel :
Le lead time est la durée passée entre le moment où une demande de travail est créée et le moment où cette demande est satisfaite.
Soit date ‘Validé’ – date ‘Créé’, en jours
Le cycle time est la durée passée entre le moment où le développement de cette demande commence et le moment où cette demande est prête à être livrée.
Soit date ‘Validé’ – date ‘En cours’, en jours
Et ensuite il suffit de maintenir les moyennes de ces indicateurs à jour.
Directement, on peut suivre 2 indicateurs :
- Cycle Time Story
- Lead Time Story
Il faut également tracer à tout moment :
- le nombre de stories restantes à traiter ;
- le nombre de stories done.
Calculer une prédictibilité basée sur le débit
Pré-requis : Calculer un débit moyen de story par semaine
Formule simple :
Formule plus précise :
Si l’on souhaite être extrêmement précis sur cet indicateur, il convient de tracer le nombre de jours travaillés pour un sprint donné (ce qui permet de prendre en compte les jours fériés).
A partir de ce débit moyen, nous sommes alors capable de calculer une prédictibilité, i.e. une date d’atterrissage.
Vous pouvez donc vous appuyer sur l’une de ces deux prédictibilités pour obtenir la zone d’atterrissage pour votre backlog.
Pour aller plus loin :
Vous souhaitez monter un véritable tableau de bord pour votre système Kanban ? Je vous recommande chaudement la lecture des billets suivants qui vont vous accompagner dans cette entreprise :
http://blog.xebia.fr/2013/10/01/il-etait-un-fois-un-projet-it-en-kanban-episode-2-part-i-indicateurs-graphiques/#more-15666
http://blog.xebia.fr/2013/06/12/kanban-faire-des-promesses-que-vous-pouvez-tenir/